CARNA, déesse protectrice des gonds de portes, des petits enfants et des organes du corps, essentiels à la vie.

Carte blanche à Antoinette Rychner,
GRÜ/Théâtre du Grütli, Genève, direction : Michèle Pralong et Maya Bösch
Un projet faisant suite à la Zone d'écriture
White Box, 2ème étage, du 4 au 6 février 2011

 

 

Ce qui m’a plu dans la première partie de la résidence, c’était la boîte. Face à la fenêtre, trois cloisons blanches, un lit une table. Une solitude inespérée. La concentration pure.
Mais aussi l’osmose : matière et énergie qui s’échangent entre la cellule et son milieu, entre la vie du théâtre et mon écriture.
J’étais dans l’œuf, mais les membranes étaient perméables.

Vînt le temps d’éclore. Avec Aurore Jecker, comédienne, Katy hernan, venue de la danse, Emmanuel Du Pasquier dit Paxon, scénographe-performeur, enfin Vincent Brayer, metteur en scène, la création démarre début janvier 2011.

Quatre semaines dans la white box : du temps passé ensemble, où les disciplines de chacun se sont confrontées, frottées, parfois concurrencées.
Où les courants humains, logistiques, poétiques n'ont cessé de se croiser, souvent dans les remous. Où ne nous a jamais vraiment quitté cet objectif thématique, qui, dès l'origine du projet, était d'entrer dans une compréhension sensible des phénomènes de la croissance, de la vie cyclique animant les tissus animaux et végétaux, du passage clé de l'être à la chair, enfin de l'oppression exercée par la culture sur la nature. Traversant perpétuellement nos recherches, la préoccupation et les difficultés d'une forme qui intègre la présence des quatre artistes sur le plateau, tout en tenant compte de nos spécificités et fragilités. L'exploration, aussi, d'une écriture comme matériau qui s'offre, propositions d'auteure équivalentes aux improvisations de corps, de voix et d'espace, parmi lesquelles le metteur en scène a pu choisir les textes qu'il souhaitait retenir, définir leur agencement et leur place dans le tout.
Après le temps des possibles, il s'est agit de fixer la matière à présenter, de l'armer contre l'aléatoire, de l'aiguiser.
Une cinquième semaine aux soubresauts de montagnes russes, où tout est devenu urgent, où l'esprit critique et la confiance de chacun se sont accrochés pour résister, mener jusqu'au bout cet essai protéiforme, retrouver sa respiration et le partage du sens.
Pour une auteure, l’occasion rêvée d’interroger la place du mot dans la jungle des signes !

 

Photo : Emmanuel Du Pasquier dit Paxon

Photo: Francesca Palazzi

 

 

 

 

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